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pendant au monde. Mais la construction et l’organisation de ces sortes de spectacles n’en est pas moins la plus réalisable des fantaisies d’artiste, car on peut s’y employer à plusieurs. Il nous importait d’établir le fait palpable que nous avons vu se produire : c’est qu’un artiste tout seul peut donner un spectacle complet, même celui d’une féerie à grand spectacle, à plus grand spectacle que celui de nos grands théâtres, puisque nous pouvons y introduire la foule à son vrai plan, grâce aux personnages de taille graduée[1]. En se bornant à la comédie et aux saynètes, on peut encore, sans beaucoup de peine, donner de très-jolies soirées ; les marionnettes de M. Lemercier de Neuville ont, m’a-t-on dit, beaucoup de finesse et d’esprit ; il ne tiendrait qu’à lui de donner plus de développement aux moyens matériels que nous venons

  1. Certainement, à l’Opéra et aux théâtres de féerie, on se préoccupe de cette gradation, puisqu’on place, aux second et troisième plans des grands décors, des figurants femmes et enfants ; il est rare que l’effet de cette figuration soit heureux. Les personnages vivants, si petits qu’on les choisisse, sont toujours trop grands pour la distance où l’on est forcé de les mettre. Ils écrasent le décor et détruisent l’idée de profondeur et de transparence.