Page:Sand - Dernieres pages.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

PERRETTE, avec un pot au lait sur la tête.

Ça va bien ; et vous, madame Madelon ?

MADELON.

Oh ! moi, je ne suis pas madame et ne le serai jamais.

PERRETTE, posant son pot au lait sur la table.

Bah ! qui sait ? un bourgeois peut bien épouser sa gouvernante, ça s’est vu !

MADELON.

J’ai affaire à un maître trop difficile à contenter. Un gourmand… ça n’est pas un mal, un cordon bleu aime à être apprécié ; mais celui-là, s’il a de bons moments, il a encore plus de caprices : il demande des choses impossibles, et, avec ça, monsieur ne veut pas payer le prix des choses. Il épluche les notes, faut voir !

PERRETTE.

Il est chiche. Je sais ça, mais je croyais que, pour sa bouche, il ne se refusait rien.

MADELON.

Pas grand’chose ; mais il est méfiant et dit qu’il ne veut pas être volé. Par exemple, il prétend que toutes les laitières du pays sont des empoisonneuses.