Page:Sand - Dernieres pages.djvu/223

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tures destinées un coup d’œil ardent qui n’en est pas moins lucide ; il voit, il signale à l’horizon la voile blanche du salut de l’humanité.

Depuis qu’il a écrit ces pages émues, il s’est passé des événements qui semblent donner un cruel démenti à l’optimisme des vrais voyants. Eh bien, ces événements ne prouvent qu’une chose : c’est que la science sociale a un grand effort et un grand travail à faire pour rendre toutes les classes de la Société solidaires de son progrès et intéressées à l’essor de la civilisation. Une très-petite portion du prolétariat, oui, très-petite, quoi qu’on en dise, a cru trouver du bénéfice dans la destruction ; elle a payé chèrement une erreur grossière, d’abord en tombant dans l’ivresse criminelle qui devait en être la conséquence, ensuite en se heurtant à la réprobation de l’immense majorité du peuple de France. Ainsi, cette minorité, égarée, a fatalement perdu l’estime d’elle-même et la sympathie des autres. C’est une leçon terrible qui profitera à tout le monde et démontrera une fois de plus la nécessité de rendre accessible le but de toutes les aspirations. En forçant l’homme à s’instruire, on le contraindra à se faire une idée de ce qu’il