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humain avec aisance. Il est en même temps très-pieux et très-gai. Pasteur protestant, homme du devoir, père de famille, ami tendre et dévoué de son troupeau, il semble ignorer qu’il existe un monde troublé et compliqué au delà des horizons de neige. Il dit ce qui le frappe, il rapporte ce qu’il entend. Aux premières pages du premier venu de ses contes, on est tenté de lui dire : « Ceci ne vaut pas la peine d’être raconté, c’est l’histoire de tout le monde ; » mais bientôt on est saisi par un état de choses particulier qui nous révèle les instincts et les affections d’une race précisément indiquée, race excellente, mâle et douce, sérieuse, rangée, laborieuse et hospitalière. On sent bien que, pour supporter avec patience les longs hivers de la montagne, pour suppléer par le labeur et l’industrie à la rudesse du sol et du climat, il faut des âmes paisibles et des corps de fer, et l’on comprend, après les avoir regardés par les yeux de Gotthelf, l’amour du pays qui caractérise ces nobles types, leur fière indépendance, la douceur de leurs mœurs, et le besoin légitime de s’appartenir qui domine tout chez eux. Gotthelf nous fait sentir tout cela sans aucune déclamation et souvent