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Page:Sand - Flamarande.djvu/159

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XXXIII


Au dîner qui suivit la cérémonie, nous eûmes un convive inattendu qui me causa quelque trouble. Ce fut Yvoine ou Ambroise, car on l’appelait de ces deux noms, qui venait acheter le bétail de rebut pour en spéculer, comme c’était son état et son habitude. Quoique fin maquignon, il avait une véritable honnêteté relative. On l’aimait à la ferme, on le recevait avec amitié. Je dus soutenir son regard interrogateur, qui me parut singulièrement pénétrant, et qui n’était peut-être qu’un affaiblissement de la vue dont il voulait avoir raison ; pourtant il chassait encore et lisait les textes les plus fins dans les almanachs. Je lui parlai sans affectation et lui demandai s’il avait des nouvelles de son ancien ami le marquis de Salcède.

— Ma foi, non, répondit-il ; on a dit à Montesparre, l’an dernier, qu’il était mort à l’étranger ; je ne sais pas ce qui en est.