enfant dans les bras, comme on représente la sainte Vierge. D’abord elle avait cru à un miracle ; mais, en y réfléchissant, elle croyait se souvenir d’avoir trouvé une ressemblance entre la silhouette de cette apparition et la tournure de la Niçoise. D’autres se mirent à raconter leurs rêves, et madame, tournant aussi à la superstition, alla consulter une somnambule à Orléans.
Il se passa une chose bien extraordinaire dont il me fut rendu compte, et qui renouvela mes perplexités.
La somnambule dit à madame qu’elle voyait un enfant mort depuis trois jours, couché dans l’herbe pourrie d’un étang qu’elle ne sut pas nommer, et qu’elle décrivit de la façon la plus vague. Madame ne put rien lui faire préciser, et le magnétiseur demanda à la somnambule si l’enfant était bien mort depuis trois jours, et si ce n’était pas trois ans qu’elle avait voulu dire, à quoi elle répondit qu’elle ne voyait plus rien et n’était pas bien lucide ce jour-là.
— Il lui faudrait, reprit l’opérateur en s’adressant à la comtesse, pouvoir toucher un objet ayant appartenu à l’enfant, un bonnet, une mèche de cheveux.
La comtesse tira de son sein le petit bonnet retrouvé dans le parc, pauvre relique qu’elle s’était fait donner et qu’elle ne quittait plus. Alors la somnambule parut retrouver sa lucidité.
— Je vois, s’écria-t-elle. Il n’a pas été pris par les