Page:Sand - Flamarande.djvu/287

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de dix ou douze marches avec une rampe d’un seul côté, comme on en voit dans les ateliers de peinture.

Je me trouvai dans la cave de la maison, une voûte circulaire de construction ancienne meublée d’une seule barrique de vin et d’une petite provision de bois derrière laquelle on pouvait se cacher en cas de surprise. Je fis le tour de ce caveau, et je trouvai, dans une antique arcade surbaissée, une porte de chêne toute neuve, avec serrure sans clef, non fermée. Évidemment M. de Salcède et Ambroise passaient par là souvent, et, la veille, lorsque j’avais pénétré dans la maison, ce dernier était dans cette cave, puisque je ne l’avais pas vu. Je m’engageai dans le couloir qui s’ouvrait devant moi, au risque d’y rencontrer M. de Salcède rentrant chez lui après sa dernière veillée auprès de l’enfant. La galerie, maçonnée au commencement, pénétrait un peu plus loin dans l’épaisseur du roc entaillé par le pic. Elle était assez large pour donner passage à deux personnes, mais elle n’offrait aucun angle, aucun recoin où l’on pût espérer se cacher en cas de rencontre.

Je risquai encore quelques pas, examinant avec soin, grâce à la bougie dont je m’étais muni. Bientôt j’arrivai à une véritable caverne où le passage, élargi et irrégulier, n’offrait plus aucune trace du travail de l’homme. C’était un travail purement fortuit de l’action volcanique que jadis on avait découvert et utilisé. D’autres galeries étroites et