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Page:Sand - Flamarande.djvu/96

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XIX


Le comte me dit quelques jours après :

— Charles, il faut vous mettre en route et trouver une nourrice pour l’aimable héritier que l’on me destine. Faites un bon choix. Je souhaite que l’enfant ne souffre de rien, mais il faut que cette nourrice ne soit pas de la localité et n’y soit connue de personne. Payez-la très-cher et annoncez-lui qu’elle aura à m’obéir aveuglément et sans réplique.

J’hésitais ; j’avais peur, je l’avoue, des projets de mon maître. Je lui déclarai qu’avant de les mettre à exécution, je voulais les connaître.

— Soit, répondit-il ; tout cela est bien simple. Il faut que cette nourrice soit une veuve ou une fille mère, qu’elle n’ait pas de famille ou du moins pas de proche parent. Aussitôt l’enfant enregistré et baptisé, je l’envoie loin d’ici avec elle. Il faudra qu’elle vive, là où je lui commanderai de se fixer, dans le plus strict incognito. Elle changera de nom,