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CORRESPONDANCE ENTRE GEORGE SAND

La princesse m’a écrit pour me demander si vous étiez à Nohant. Elle veut vous écrire.

Ma nièce Caroline, à qui je viens de faire lire A’anon, en est ravie. Ce qui Ta frappée, c’est la « jeunesse » du livre. Le jugement me paraît vrai. C’est un bouquin, ainsi que Franda qui, bien que plus simple, est peut-être encore plus réussi, plus irréprochable comme œuvre.

J’ai lu, cette semaine, Vlllustre docteur Matheus, d’Erckmann-Chatrian. Est-ce assez pignouf ! Voilà deux cocos qui ont l’âme bien plébéienne.

Adieu, chère bon maître. Votre vieux troubadour vous embrasse.

Je pense toujours à Théo, je ne me console pas de cette perte.

CCXLVI
A GUSTAVE FLAUBERT, A CROISSET

Nohant, 8 décembre 1812.

Eh bien, alors, si tu es dans l’idéal de la chose, si tu as un livre d’avenir dans la pensée, si tu accomplis une tâche de confiance et de conviction, plus de colère et plus de tristesse, soyons logiques.

Je suis arrivée, moi, à un état philosophique d’une sérénité très satisfaisante et je n’ai rien surfait en le disant que toutes les misères qu’on peut me faire, ou toute l’indifférence qu’on peut me témoigner, ne me touchent réellement plus et ne m’empêchent pas, non seule-