Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/11

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personnes m’intéressent toujours plus que les pierres et les arbres, ne t’en déplaise, ma chère artiste, et puis j’ai quelque raison de m’intéresser à cette personne-là, puisqu’elle pourrait bien devenir ma belle-mère.

Ah ! ah ! te voilà ouvrant tes grands yeux étonnés. Oui, vraiment, voici au moins le trente-septième projet de mariage dont mon père croit devoir m’entretenir : sera-ce le dernier ? Peut-être !

Bien des choses me plaisent en lui. D’abord, sa mère qui est la seule belle-mère que je puisse me croire capable de supporter ; ensuite, son nom, qui est écossais et très-illustre : ceci n’a rien de vulgaire ; — et puis sa fortune, qui est au moins égale à la mienne, et, pour parler le langage poétique du siècle, je ne serais pas fâchée de doubler mon capital. Je peux te dire cela, à toi qui me connais ; je n’aime pas l’argent, mais j’adore la dépense, et je ne comprends rien