Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/136

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lui, au fond de sa pensée, je l’ai bien vu, il ne se soucie pas de la possession de tout cela et dédaigne même un peu le temps qu’on perd à se le procurer. Il a une quantité de choses, précieuses à ce qu’il paraît, qu’il aime à donner aux autres savants, et cette fameuse Flavia qu’il avait recueillie en chenille, l’année dernière, en Suisse, il n’avait pris le soin puéril de la nourrir et de la surveiller en voyage que parce qu’il savait faire un grand plaisir à son ami Malcolm en la lui apportant. Ceci l’excuse, n’est-ce pas, et prouve beaucoup d’obligeance et de bonté ?

Enfin, ma chère, depuis huit jours, je me laissais aller au plaisir de causer, matin et soir, pendant une heure, avec ce singulier et charmant personnage, car il faut bien convenir qu’il est charmant et que la manière modeste, ingénieuse et saisissante dont il parle de ce qu’il a vu, me réconcilie complétement avec son innocente passion pour la nature. Je dirai même à présent comme