Il m’a pris la main et l’a baisée en me disant :
— Voulez-vous me donner une heure pour réfléchir ?… Ceci est bien inattendu !
Je l’ai laissé seul. J’ai été rejoindre mon père. Je ne sais de quoi il m’a parlé. Je n’entendais pas, je ne voyais rien ; j’étais folle. Je regardais ma montre à chaque instant. Cette heure-là a été plus longue que toute ma vie passée.
Enfin, elle s’est écoulée. J’ai quitté le bras de mon père en le priant de m’attendre. Je me suis mise à courir comme je n’ai jamais couru. Je suis arrivée à l’endroit où j’avais laissé Émilius, sans savoir par où ni par-dessus quoi je passais.
Je l’ai trouvé debout et souriant, venant à moi sans se presser.
— Écoutez, ma chère enfant, m’a-t-il dit ; asseyez-vous sur l’herbe ; vous voilà toute essoufflée. Moi, je resterai debout ; je crois que c’est plus