Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle avait raison : toutes choses ont un côté excellent et un côté déplorable. Il n’y a rien qui soit tout à fait bien, ni tout à fait mal. Il s’agit de peser et de comparer.

— Il est plus jeune que vous, a-t-elle dit encore, en ce sens qu’il a moins d’expérience du monde et qu’il n’a encore vécu que d’aspiration, tandis que vous avez beaucoup raisonné, et même un peu trop raisonné, selon moi. Mais il est aussi homme que possible par la force du caractère dans tout ce qui s’applique aux sentiments, par la droiture, la loyauté, le courage. C’est un très-grand cœur, et, si vous le rendez malheureux, ce sera tant pis pour lui, jamais pour vous. Donc, je vous prie de l’aimer, à présent que je vois que, malgré moi et malgré lui, il vous aimera toujours.

Je représentai à cette brave dame qu’il ne me plaisait guère d’être aimée contre son consentement intérieur.