Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/213

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sance des proportions, et le caractère monumental que, dans la simplicité de leurs formes, les vases chinois ont rendu aussi frappant que celui de l’art étrusque.

D’ailleurs, c’est peut-être à tort que l’on appelle caprices des lois de la mode. Si l’on y pensait bien, on reconnaîtrait que ce besoin de changement est une faculté providentielle de l’esprit humain, qui tantôt s’élance vers les progrès de l’avenir avec ardeur, tantôt revient avec amour vers ceux du passé. Abandonner pour reprendre, et reprendre pour abandonner, telle est la marche du goût, et, sans cet instinct qui ne s’est jamais ralenti sous aucun rapport dans l’humanité, le passé entravant trop l’avenir, et l’avenir détruisant trop le passé, passé et avenir ne seraient plus que de vains mots : l’homme n’aurait jamais conscience de lui-même.

Grâce à cette précieuse inconstance, l’Europe vit fleurir sa propre industrie et ses belles créa-