Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/47

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que, l’autre jour, j’ai senti dans la maison une vilaine petite odeur de pourriture musquée que je connais de reste, et j’ai dit à Gaetana :

— Mon père a ouvert ses grandes caisses ?

— Oui, signora, les oiseaux avaient besoin de prendre l’air.

Comme ça doit leur faire plaisir, à ces vilains petits cadavres !

Et, depuis ce jour-là, mon père est soucieux, rêveur ! Il y a de la mite dans ses plumes, ses épidermes se durcissent, ses ailes sont attaquées, que sais-je ! Il croit sentir dans son corps toutes les maladies dont ses momies sont atteintes. Il s’ennuie dans le monde, il s’endort au bal. À la promenade, il est agité, comme un augure, de tout ce qu’il voit voler. La nuit au lieu de se reposer, il range, il époussète, il parfume, il secoue.

Il est vrai qu’il ne me parle plus mariage ; c’est autant de gagné. Mais je suis sûre qu’il s’obstine