Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/60

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n’en valait guère mieux, car elle était irritée, menaçante et presque belle à force d’être indignée.

Il n’y avait plus rien de vulgaire dans cet homme, dont la mise m’a paru encore assez bizarre, mais qui, vu de près, peut être tout aussi bien un artiste qui voyage qu’un voyageur qui trafique.

L’abbé en eut peur, et moi aussi, je l’avoue ; pour la première fois de ma vie, le regard d’un homme m’a fait trembler.

Cela est fort extraordinaire, conviens-en, qu’une personne surprise en flagrant délit de curiosité et d’indiscrétion, pour ne pas dire d’espionnage, ait la spontanéité de la colère, au lieu de celle de la honte. Il faut que, pour descendre à cet espionnage, l’inconnu ait eu des raisons graves, étranges, et peut-être moins affreuses pour moi qu’on ne pourrait le penser.

Comme j’étais devenue très-pâle, le marquis