Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/68

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la plus aimable des douairières. Ces fillettes s’étant trouvées toutes deux malades en Angleterre, lady Rosemonde a demandé à les faire voyager pendant quelque temps.

Elles sont donc en Italie avec elle depuis cinq ou six mois, et se disent à présent fortes comme des Turcs ; mais le terme fixé par la tutrice est près d’expirer, et déjà nos mésanges soupirent et gémissent à l’idée de retourner dans le brouillard.

Je le comprends, vu qu’avec le brouillard, c’est la pauvreté qui leur tend les bras. Chez lady Rosemonde, elles vivent dans le luxe, et la chère Anna n’eût pas été trop sotte si elle eût pu se faire aimer de Malcolm.

Qu’elle ait fait ou non ce calcul, elle se persuade qu’elle en est folle et n’a pas vu sans désespoir que Malcolm s’occupait d’une autre qu’elle. Ceci a éclaté dans notre conversation ; voici comment :