Page:Sand - Francia.djvu/44

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fléchissant Mourzakine se reprit intérieurement :

— Non pas chiffonnée, se dit-il, jolie, très-jolie ! Pauvre, et ne voulant rien !

— À quoi songez-vous ? lui demanda la marquise.

— Il m’est impossible de vous le dire, répliqua effrontément le jeune prince.

— Ah ! vous pensez à cette grisette ?

— Vous ne le croyez pas ! mais vous m’avez si bien rembarré tout à l’heure ! vous n’avez plus le droit de m’interroger.

Il accompagna cette réponse d’un regard si langoureusement pénétrant, que la marquise rougit de nouveau et se dit en elle-même :

— Il est entêté, il faudra prendre garde !

Le marquis vint les interrompre.

— Flore, dit-il à sa femme, vous saurez une bonne nouvelle. Il a été décidé hier soir à la rue Saint-Florentin (manière de désigner l’hôtel Talleyrand où résidait le tsar) qu’on ne traiterait de la paix ni avec Buonaparte, ni avec aucun membre de sa famille. C’est M. Dessoles qui vient de me