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donc le droit de l’Italie, et ce droit, par une faveur de la Providence, tombe aux mains d’un homme proverbialement loyal. Disons, en passant, que la qualification populaire de re galantuomo n’est pas traduite suffisamment par notre mot d’honnête homme. Notre vieille locution française de galant homme est beaucoup plus littérale. Elle exprime une nuance plus italienne et par conséquent plus vive. Elle implique quelque chose de plus qu’une vulgaire et inoffensive probité, elle entraîne l’idée de bravoure et de fierté chevaleresque.

Entre ces deux âmes brûlantes, un esprit tenace et profond protége le destin de l’Italie. Guai ! malheur, comme disent les Italiens, le jour où la sagesse et la persévérance de M. de Cavour ne rassembleraient plus les rênes de ce quadrige si malaisé à conduire : la noblesse, le peuple, l’armée, le clergé, le passé et le présent devant travailler de concert pour l’avenir.

Certes, M. de Cavour a en lui une notion très-raisonnée de ces trois termes ; mais il a été plus spécialement élu par la destinée des temps modernes pour ménager les droits du premier. Garibaldi s’élançant, impétueux, vers l’avenir, repré-