Herstadt, en la priant de laisser sa fille venir à cette partie. Il se mit en plaisantant à ses genoux en lui disant : Souffrirez-vous, madame, que je reste longtemps dans cette posture, en présence de mes aides-de-camp et de mon ordonnance, le petit-fils du maréchal de Saxe ? — Les dames ouvrirent de grands yeux, ne comprenant probablement pas que je ne fusse pas émigré.
« Nous avons un très beau bal par abonnement, où vont tous les officiers supérieurs et la bonne compagnie du crû. Tu ne croirais pas qu’une bécasse de baronne allemande, qui y mène ses filles, a trouvé mauvais que j’y fusse, et a défendu à ses filles de danser avec moi.
C’est un capitaine de cavalerie qui loge chez elle qui est venu me conter cela. Il en était furieux et voulait déloger à l’instant même.
Sa colère était burlesque, et j’ai été obligé de le calmer. Mais je n’ai pu l’empêcher, hier soir, d’aller donner le mot à tous les Français militaires et autres qui sont ici ; et comme j’arrivais au bal, amenant mon quartier-maître et mon chef d’escadron avec lesquels je venais de dîner, d’autres officiers s’approchèrent de nous et nous dirent : La consigne est donnée, le serment est prêté : « Aucun Français ne dansera avec les filles de la baronne ***.
J’espère, messieurs, que vous voudrez bien prendre le même engagement.
Je demande pourquoi : on me répond que la baronne