Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/346

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de grandes vanités et des ambitions mal dissimulées qui ne demandent qu’à être caressées pour se montrer.

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« On prépare un grand déjeuner à la Porte-Maillot… Tous les aimables y seront : ils paient un louis par tête pour avoir deux fenêtres entre trente. Il n’y aura que des gens titrés, les Biron, les de l’Aigle, les Périgord, les Noailles[1]. Ce sera charmant. Je n’irai fichtre pas !

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« Paris, le 30 germinal an X.

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« Les journaux t’ont sans doute fait un récit très pompeux de la fête du Concordat. J’étais du cortége à cheval, avec le général Dupont, qui en avait reçu l’ordre, ainsi que tous les généraux actuellement à Paris. Ils y ont donc tous figuré, à peu près comme des chiens qu’on fouette. Nous avons défilé dans Paris aux acclamations d’une multitude qui était plus charmée de l’appareil militaire que de la cérémonie en elle-même. Nous étions tous très brillans, et pour ma part, j’étais magnifique, Pamela[2] et moi, dorés de la tête aux pieds. Le légat était en voiture et la croix

  1. Je crois pouvoir nommer ceux-ci ; la plaisanterie est sans amertume.
  2. Sa jument.