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HISTOIRE

que je suis un habile homme et que je puis vous enseigner la magie et la nécromancie.

— Mais comment, dit Gribouille, apprendrai-je ces choses-là, dont je ne connais même pas le nom, si je suis trop simple pour apprendre quoi que ce soit ?

— Ces choses-là ne sont point difficiles, répondit M. Bourdon, je me charge de vous les montrer ; mais, pour cela, il faut que vous veniez demeurer avec moi et que vous soyez mon fils.

— Vous êtes bien honnête, monsieur, dit Gribouille, mais j’ai des parents, je les aime et ne les veux point quitter. Quoiqu’ils aient d’autres enfants qu’ils aiment mieux que moi, je puis leur être nécessaire, et il me semble que ce serait mal de ne plus vouloir être leur fils.

— C’est comme vous voudrez, dit M. Bourdon, je ne force personne. Bonjour, mon cher Gribouille, je n’ai pas le temps de causer davantage avec vous, puisque vous ne voulez pas rester avec moi. Si vous changez d’avis, ou si vous souhaitez quelque autre chose, venez me trouver. Vous serez toujours bien reçu. »

Et là-dessus M. Bourdon entra dans une charmille, et Gribouille se trouva tout seul.

Quand Gribouille revint à la maison de son père et qu’il se vit près d’arriver, il se sentit tout joyeux, car il se dit en