Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/17

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

intéressante pour la critique, non — seulement de noter ces altérations, mais leur degré de ressemblance ou de dis semblance avec l’original. L’on ne peut nier que cette sombre véhémence et ce désespoir exubérant ne deviennent, à la fin, accablants pour le lecteur ; mais, malgré cette fatigue, on se sent toujours pénétré d’estime et d’admiration pour l’auteur.

FRAGMENT DE LETTRE DE LORD BYRON À SON ÉDITEUR
Juin 1820

Je n’ai jamais lu son Faust, car je ne sais pas l’allemand ; mais Matthew Lewis, en 1816, à Coligny, m’en traduisit la plus grande partie de vive voix, et j’en ſus naturellement très — frappé ; mais c’est le Steinbach, la Jungfrau et quelques autres montagnes, bien plutôt que Faust, qui m’ont inspiré Manfred. La première scène, cependant, se trouve ressembler à celle de Faust.

AUTRE FRAGMENT
1817

J’aimais passionnément le Prométhée d’Eschyle. Lors que j’étais enfant, c’était une des pièces grecques que nous lûmes trois fois dans une année à Harrow. Le Prométhée, Médée et les Sept chefs devant Thèbes sont les seules tragédies qui m’aient jamais plu. Le Prométhée a toujours été tellement présent à ma mémoire, que je puis facilement concevoir son influence sur tout ce que j’ai écrit ; mais je récuse Marlow et sa progéniture, vous pouvez m’en croire sur parole.