elle tressaillit, le regarda, et, tout à coup détournant les yeux :
— Trouvez-vous cette maison agréable ? lui dit-elle, n’y regretterez-vous pas trop la campagne ?
— Cette maison est fort embellie, répondit Laurent, préoccupé ; je crois pourtant que j’y regretterai beaucoup la campagne.
— Embellie ? reprit Alice ; vous étiez donc déjà venu ici ?
— Oui, Madame, je connaissais beaucoup cette maison pour y avoir demeuré autrefois.
— Il y a longtemps ?
— Il y a trois ans.
— Ah oui ! reprit Alice, un peu émue, c’est l’époque du départ de mon frère pour l’Italie.
— Je crois effectivement qu’à cette époque, dit Laurent, un peu troublé aussi, M. de S*** faisait régir cette maison, et qu’il habitait la maison voisine.
— Qui lui appartenait, reprit Alice, et qui maintenant appartient à sa veuve.
— J’ignorais qu’il fût marié.
— Et nous aussi ; je viens de l’apprendre, il y a un instant, par la déclaration d’un homme de loi, et par de vives discussions qui se sont élevées dans ma famille à ce sujet. Vous entendrez nécessairement