Page:Sand - Isidora, 1845.djvu/40

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désir. C’est cet enfant qui, par bon cœur, me l’a proposé.

— Mon Dieu, reprend-elle, un grand jardin à Paris est une chose agréable et précieuse. J’ai appris que vous sortiez rarement de votre appartement, et que vous passiez une partie des nuits à travailler. Je dispose de cet endroit-ci, je serai charmée que vous y trouviez un peu d’air et d’espace. Profitez de l’occasion, vous ajouterez à la gratitude que je vous dois déjà.

Et, me saluant avec un charme indicible, elle s’est éloignée.

Je me suis alors promené par tout le jardin. Elle n’y était plus. Le jockey et le jardinier m’ont conduit dans la serre. C’est un lieu de délices, quoique dans un fort petit local. Une fontaine de marbre blanc est au milieu, tout ombragée des grandes feuilles de bananier, toute tapissée des festons charmants des plantes grimpantes. Une douce chaleur y règne, des oiseaux exotiques babillent dans une cage dorée, et de mignons rouges-gorges se sont volontairement installés dans ce boudoir parfumé, dont ils ne cherchent pas à sortir quand on ouvre les vitraux. Quel goût et quelle coquetterie dans l’arrangement de ces purs camélias et de ces cactus étincelants ! Quels mimosas