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jean ziska.

num, etc. Et il y a aujourd’hui des personnes qui demandent si Ziska a jamais existé ! C’est ainsi qu’on écrit et qu’on connaît par conséquent l’histoire.

Ziska était représenté en relief sur son tombeau avec ces mots :

« L’an 1424, le jeudi, veille de la Saint-Gal, mourut Jean Ziska du Calice, chef des républiques qui souffrent pour le nom de Dieu. »

Chaque secte, chaque nuance de l’esprit hussite inscrivit son distique dans ce temple en l’honneur de Ziska. Évidemment celui qu’on vient de lire ne fut pas tracé par une main calixtine.

« Non loin du tombeau, dit notre auteur, il y a un autel où Jean Huss et Ziska sont représentés l’un auprès de l’autre. Sous l’effigie de Jean Ziska, on lisait ces vers latins… », que je donnerai en français, et qui me semblent émanés de la secte picarde qui croyait au retour des morts sur la terre, ou, pour mieux dire, à la transmission de la vie[1] :

« Huss est revenu du ciel. Si Ziska son vengeur en revient, Rome impie, prends garde à toi ! »

Jean Ziska était, selon eux, Jean Huss ressuscité, et Procope fut regardé comme le possesseur de l’âme de Ziska. Dans la Bible, on voit l’esprit des prophètes passer, en partie ou en totalité, dans celui de leurs continuateurs et de leurs adeptes.

Sous la figure de Jean Huss on lisait :

« Huss, ton vengeur gît ici. Sigismond lui-même a plié sous lui ; et comme on voit en plusieurs lieux

  1. Cette secte, très-mélangée, avait été influencée par la croyance des Millénaires. Mais après Ziska on verra que les Taborites ont cru au retour immédiat des âmes dans de nouveaux corps.