Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/195

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GABRIEL.

Non, monsieur, la justice ne doit pas transiger ; conduisez-nous en prison… Gardez l’argent, et traitez-nous bien.

LE CHEF DES SBIRES.

Passez, monseigneur.

MARC, à Gabriel.

Y songez-vous ? en prison, vous, monseigneur ?

GABRIEL.

Oui, je veux connaître un peu de tout.

MARC.

Bonté divine ! que dira monseigneur votre grand-père ?

GABRIEL.

Il dira que je me conduis comme un homme.



Scène II

En prison.
GABRIEL, ASTOLPHE, LE CHEF DES SBIRES, MARC.

(Adolphe dort étendu sur un grabat. Marc est assoupi sur un banc au fond. Gabriel se promène à pas lents, et chaque fois qu’il passe devant Astolphe, il ralentit encore sa marche et le regarde.)

GABRIEL.

Il dort comme s’il n’avait jamais connu d’autre domicile ! Il n’éprouve pas, comme moi, une horrible répugnance pour ces murs souillés de blasphèmes, pour cette couche où des assassins et des parricides ont reposé leur tête maudite. Sans doute, ce n’est pas la première nuit qu’il passe en prison ! Étrangement calme ! et pourtant il a ôté la vie à son semblable, il y a une heure ! son semblable ! un bandit ? Oui, son semblable. L’éducation