Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/243

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FRÈRE CÔME.

Cependant son mariage vous laisse bien des doutes sur sa véracité. Mais passons.

SETTIMIA.

Oui, oui, racontez-moi ce que vous savez. Qui donc vous a dit tout cela ?

FRÈRE CÔME.

Un des frères de notre couvent, qui arrive de Toscane, et avec qui j’ai causé ce matin.

SETTIMIA.

Voyez un peu ! Et nous ne savons rien ici de ce qui se passe, nous autres ! Eh bien ?

FRÈRE CÔME.

Le jeune prince, ayant donc fait grand train dans la ville, disparut une belle nuit. Les uns disent qu’il a enlevé une femme ; d’autres, qu’il a été enlevé lui-même par ordre de son grand-père, et mis sous clef dans quelque château, en attendant qu’il se corrige de son penchant à la débauche ; d’autres enfin pensent que, dans quelque tripot, il aura reçu une estocade qui l’aura envoyé ad patres, et que le vieux Jules cache sa mort pour ne pas vous réjouir trop tôt et pour retarder autant que possible le triomphe de la branche cadette. Voilà ce qu’on m’a dit ; mais n’y ajoutez pas trop de foi, car tout cela peut être erroné.

SETTIMIA.

Mais il peut y avoir du vrai dans tout cela, et il faut absolument le savoir. Ah ! mon Dieu ! et Astolphe qui ne se remue pas !… Il faut qu’il parte à l’instant pour Florence.