Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ASTOLPHE, de plus en plus agité.

Mon Dieu ! que sais-je !…

GABRIELLE, d’un ton de reproche.

Oh ! Astolphe !…

ASTOLPHE, avec une fureur concentrée.

Ne m’engagiez-vous pas tout à l’heure à aller seul à Florence ? Peut-être Antonio est-il arrivé un jour trop tôt. On peut se tromper de jour et d’heure quand on a peu de mémoire et beaucoup d’impatience…

GABRIELLE.

Encore ! Oh ! Astolphe ! déjà tes promesses oubliées ! déjà ma soumission récompensée par l’outrage !

ASTOLPHE, avec amertume.

Se fâcher bien fort, c’est le seul parti à prendre quand on a fait une gaucherie. Je vous conseille de m’accabler d’injures, je serai peut-être encore assez sot pour vous demander pardon. Cela m’est arrivé tant de fois !

GABRIELLE, levant la main vers le ciel avec véhémence.

Oh ! mon Dieu ! grand Dieu ! faites que je ne me lasse pas de tout ceci !

(Elle sort, Astolphe la suit et l’enferme dans sa chambre, dont il met la clef dans sa poche.)




Scène V.


MARC, ASTOLPHE.


MARC.

Seigneur Astolphe, le seigneur Antonio demande à vous voir. J’ai eu beau lui dire que vous n’étiez pas ici, que vous n’y étiez jamais venu, que j’avais quitté le service de mon maître… Quels mensonges ne lui ai-je pas débités effrontément !… Il a soutenu qu’il vous avait aperçu dans le parc, que pendant une heure il avait tourné autour des fossés pour trouver le moyen d’entrer ;