Oh ! oh ! c’est trop d’outrecuidance !… En garde !… Votre épée est plus courte que la mienne. Voulez-vous que nous changions ?
J’aime autant la mienne.
Eh bien, nous tirerons au sort…
Je vous ai dit que j’étais pressé ; défendez-vous donc !
(Il l’attaque.)
Si c’est une femme, elle va prendre la fuite !… (Il se met en garde.) Non… Poussons-lui quelques bottes légères… Si je lui fais une égratignure, il faudra bien ôter le pourpoint… (Le combat s’engage.) Mille diables ! c’est là le jeu d’un homme ! Il ne s’agit plus de plaisanter, faites attention à vous, prince ! je ne vous ménage plus !
(Ils se battent quelques instants ; Antonio tombe grièvement blessé.)
Êtes-vous content, monsieur ?
On le serait à moins ! et maintenant il ne m’arrivera plus, je pense, de vous prendre pour une femme !… On vient par ici, sauvez-vous, prince !…
(Il essaie de se relever.)
Mais vous êtes très-mal !… Je vous aiderai…
Non ; ceux qui viennent me porteront secours, et pourraient vous faire un mauvais parti. Adieu ! j’eus