Hélas ! tandis que nous la cherchons ici, Gabrielle est peut-être déjà tombée en son pouvoir. Vieillard insensé ! qu’espère-t-il d’un pareil enlèvement ? Cette captivité ne peut rien changer à notre situation réciproque ; elle ne peut pas non plus être de longue durée. Espère-t-il donc échapper à la loi commune et vivre au delà du terme assigné par la nature ?
Les médecins l’ont condamné il y a déjà six mois. Mais nous touchons à la fin de l’hiver ; et, s’il résiste aux derniers froids, il pourra bien encore passer l’été.
Ce qu’il s’agit de savoir, c’est le lieu où Gabrielle est retirée ou captive. Si elle est captive, fiez-vous à moi pour la délivrer promptement.
Dieu vous entende ! Vous savez que le prince, si Gabriel n’est pas retrouvé bientôt, est dans l’intention de vous citer comme assassin devant le grand conseil ?
Cette menace serait pour moi une preuve certaine que Gabriel est en son pouvoir. Le lâche !
J’ai des craintes encore plus graves…
Ne me les dites pas ; je suis assez découragé depuis trois mois que je la cherche en vain.
La cherchez-vous bien consciencieusement, mon cher seigneur Astolphe ?
Vous en doutez ?