Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/305

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FAUSTINA.

Qu’est-ce que tu dis ? Comment ! ton cousin aussi t’avait… (Elle fait un geste significatif sur le front d’Astolphe.) Je vois que ta Calabraise n’en est pas avec Antonio à son début.

ASTOLPHE, sans faire attention à Faustina.

Ai-je besoin de cette concession insultante ? Oh ! maintenant rien ne m’arrêtera plus, et je saurai bien faire valoir mes droits… Je dévoilerai l’imposture, je ferai tomber le châtiment de la honte sur la tête des coupables… Antonio sera appelé en témoignage…

FAUSTINA.

Mais que dis-tu ? Je n’y comprends rien ! Tu as l’air d’un fou ! Écoute-moi donc, et reprends tes esprits !

ASTOLPHE.

Que me veux-tu, toi ? Laisse-moi tranquille, je ne suis ni riche ni prince ; ton caprice est déjà passé, je pense ?

FAUSTINA.

Au contraire, je t’attends !

ASTOLPHE.

En vérité ! il paraît que les femmes pratiquent un grand désintéressement cette année : dames et prostituées préfèrent leur amant à leur fortune, et, si cela continue, on pourra les mettre toutes sur la même ligne.

FAUSTINA, remarquant Gabriel en domino et qui reparaît.

Voilà un monsieur bien curieux !

ASTOLPHE.

C’est peut-être celui qui a apporté cette pancarte ?… (Il embrasse Faustina) Il pourra voir que je ne suis point, ce soir, aux affaires sérieuses. Viens, ma chère