Misérable ! tu l’as assassiné !
Ne le tuez pas. Il n’a pas agi de son fait. Je reconnais ici la main du prince de Bramante. J’ai vu cet homme chez lui.
Oui, j’ai été à son service.
Et c’est lui qui t’a chargé d’accomplir ce crime ?
J’ai femme et enfants, monsieur ; j’ai porté l’argent que j’ai reçu à la maison. À présent livrez-moi à la justice ; j’ai tué mon sauveur, mon maître, mon Jésus ! Envoyez-moi à la potence ; vous voyez bien que je me livre moi-même. Monsieur l’abbé, priez pour moi !
Ah ! lâche, fanatique ! je t’écraserai sur le pavé.
Les révélations de ce malheureux seront importantes ; épargnez-le, et ne doutez pas que le prince ne prenne dès demain l’initiative pour vous accuser. Du courage, seigneur Astolphe ! Vous devez à la mémoire de celle qui vous a aimé, de purger votre honneur de ces calomnies.
Mon honneur ! que m’importe mon honneur ? (Il se jette sur le corps de Gabriel. Marc le repousse.)
Ah ! laissez-la tranquille à présent ! C’est vous qui l’avez tuée.
Oui, c’est moi ! oui, c’est moi ! Qui ose dire le contraire ? C’est moi qui suis son assassin !