Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/345

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et qu’il suffit que ces idées soient démontrées sans qu’il soit nécessaire de leur donner une application sociale ; qu’il n’est besoin de se tourmenter d’aucune chose, pourvu qu’on sache bien l’histoire ; que la philosophie va, d’ici à fort peu de temps, trouver à toutes les questions qui nous divisent des solutions impartiales et vraies ; qu’en attendant, le peuple doit se tenir tranquille et satisfait, parce que la philosophie lui donne tous les gages désirables de prudence et d’habileté. En un mot, vous nous dites que la philosophie est très contente d’elle-même et ne se soucie pas de nous, qui ne sommes pas assez philosophes pour ne nous soucier de rien. Nous désirons donc maintenant savoir quelle est cette philosophie moderne dont nous ne soupçonnions pas l’existence, et aux bienfaits de laquelle nous serions jaloux de participer.

Du reste, Monsieur, la bonne foi et l’enthousiasme avec lesquels un homme aussi sérieux que vous émet de telles espérances, nous font bien voir que nous ne sommes pas seuls à mériter l’accusation d’utopie.

Pardonnez-nous, Monsieur, cette simple remarque, et recevez l’assurance de notre haute considération.


GEORGE SAND.