Page:Sand - Jean de la Roche (Calmann-Levy SD).djvu/167

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— Achevez, mon ami ; Love elle-même l’a cru. Louis de Bressac l’aimait aussi, lui ! Il l’a trompée pour l’épouser…

— Love ? Qui vous parle de Love ?

— Moi, je vous en parle.

— Diable ! vous y pensez donc toujours ?

— J’y pense quelquefois. Vous voyez que cela se peut faire sans que j’en meure. Ne me parlez donc pas comme vous parliez à l’enfant déraisonnable d’il y a cinq ans. Dites-moi tout de suite la vérité : Love est mariée !

— La vérité, c’est bien simple. Love n’est pas mariée et ne se mariera jamais. Ne pensez plus à elle.

— Et pourquoi ne se mariera-t-elle jamais ? Que lui est-il donc arrivé ? Son frère…

— Son frère se porte comme vous et moi, le père aussi, Black aussi, et il n’est rien arrivé du tout ; mais pourquoi diable me questionnez-vous avec des yeux sortant de la tête ? L’aimez-vous encore ? Voyons ! Depuis le temps, n’avez-vous pas songé à quelque autre ? Et à présent que vous voilà riche…

— Parlez-moi d’elle, mon ami ; je vous dis que je veux tout savoir. Je vous parlerai de moi après.

— Eh bien, puisque vous le voulez, je vous dirai tout ce que je sais et tout ce que je pense. Écoutez-moi bien, s’il vous plaît, monsieur Jean de la Roche !