Page:Sand - Jean de la Roche (Calmann-Levy SD).djvu/226

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— La Roche-sur-Bois ? demanda Love avec une certaine vivacité.

— Oui, répondis-je. Est-ce que vous êtes de par là ? Peut-être que vous avez entendu parler du propriétaire des bois où je travaille quelquefois, quand je ne viens pas chercher de l’ouvrage par ici, M. Jean de la Roche ? Connaissez-vous ça ?

— Oui, répondit brièvement Love en attachant sur moi le premier regard que j’eusse encore pu surprendre ou obtenir d’elle.

Et elle resta interdite, comme si pour la première fois elle s’avisait de la ressemblance.

— Eh bien, qu’est-ce que vous avez, ma chère ? lui dit en anglais M. Butler en me regardant aussi.

— Vous ne trouvez pas, répondit Love, que cet homme a les mêmes yeux et le même front,… et aussi quelque chose du sourire triste de notre pauvre Jean ?

Elle se détourna vite ; mais je sentis sa voix émue, et ses paroles entrèrent dans mes entrailles comme une flèche.

— Je crois que vous avez raison, répondit M. Butler. J’y avais déjà pensé vaguement, et à présent je ne trouve rien là d’extraordinaire.

— Pourquoi ? reprit Love avec animation.

— Parce que… Mon Dieu, ma chère, vous n’êtes plus un enfant, et on peut vous dire cela. Le père de notre