Page:Sand - Jean de la Roche (Calmann-Levy SD).djvu/316

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santerie que l’on m’a faite en voyage restera ce qu’elle est, une plaisanterie horrible et détestable !

— Sachez, me dit M. Butler en riant et en m’embrassant, que nous avons appris à cet enfant le motif de votre déguisement. N’était-ce pas en effet une manière adroite de vous introduire auprès de nous pour plaider la cause et faire agréer les offres de votre aimable cousin de Bressac ?

— Et Love jouait cette comédie avec un sérieux irritant, reprit le jeune homme. J’ai failli croire qu’elle voulait me donner pour beau-frère l’homme qui m’est le plus antipathique, et j’ai été assez simple pour plaider votre cause et pour dire que ma sœur n’était pas libre d’épouser un autre homme que vous.

— Vous avez été plus loin, dit Love en souriant. Vous avez affirmé que je devais épouser M. de la Roche. Est-ce encore votre opinion ?

— Oui, répliqua le jeune homme avec chaleur. Il faut que cela soit pour que je redevienne heureux, car j’ai cessé de l’être le jour où je vous ai vue pleurer.

— En ce cas, me voici pour dresser le contrat ? dit M. Louandre, qui venait d’arriver et qui nous écoutait depuis un instant sans se montrer.

Le soir, après que nous eûmes dîné en famille et