Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/159

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vingt ans qu’on les attend, il ne s’est produit que des émeutes partielles où rien n’a été pillé ni brûlé pour cause politique. S’il y a des bandits qui exercent leur industrie sous le masque socialiste, je ne leur fais pas l’honneur de les traiter d’ennemis. Les malheureux qui au bagne expient des crimes envers l’humanité ne sont qualifiés d’ennemis politiques par aucun parti. Laissons donc aux enfants et aux bonnes femmes la peur des rouges ; on est rouge, on est avancé, et on est paisible quand même. Si en dehors de cela on est assassin, voleur ou fou furieux, qu’on s’attende à se heurter contre des citoyens improvisés gendarmes. Il y en aura plus que de besoin, et, s’il est un parti à qui la peur soit permise, c’est justement ce parti rouge qui vous fait trembler, car dans les réactions vous avez bien vu les innocents payer par milliers pour les coupables en fuite ou pour les provocateurs en sûreté. — Honnêtes gens qui répétez cette banalité : Les rouges nous menacent ! calmez-vous. Ils sont bien plus menacés que vous, et ils con-