Aller au contenu

Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne veut apparaître ; quelles ténèbres ! — Paris va donc braver plus que jamais les horreurs du siège, et l’espoir de le délivrer s’éloigne ! Cette fois il a tort, ou il est indignement abusé.


Jeudi 10.


Notre impuissance semble s’accuser de plus en plus. Nous avons pourtant une armée sur la Loire, mais que fait-elle ? est-ce bien une armée ? — Il neige déjà ! la terre est toute blanche, des arbres encore bien feuillus font des taches noires de place en place. La campagne est laide aujourd’hui, sans effet, sans moelleux, sans distances. La terre devient cruelle à l’homme.

Ah ! voici enfin un fait : Orléans est repris par nous ; l’ennemi en fuite, poursuivi jusqu’à Artenay. La garde mobile s’est bien battue, la ville s’est défendue bravement. Pourvu que tout cela soit vrai ! Si nous pouvons lutter, l’honneur commande de lutter encore ; mais je ne crois pas, moi, que nous puissions lutter pour autre