Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/198

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menacés, nous sommes moins agités, je ne sais pourquoi je tiens à achever un travail auquel je n’avais pas l’esprit ces jours-ci, et qui s’éclaircit à mesure que je compte les heures qui me restent. Tout le monde est soldat à sa manière ; je suis, à la tête de mon encrier, de ma plume, de mon papier et de ma lampe, comme un pauvre caporal rassemblant ses quatre hommes à l’arrière-garde. — Les Prussiens ont occupé Vierzon sans faire de mal ; ils y ont vendu des cochons volés ; ils entendent le commerce. Le général Chanzy se bat vigoureusement du côté de Blois, cela paraît certain. Châteauroux est encombré de fuyards dans un état déplorable. Les Prussiens n’auraient fait que traverser Rouen. Le gouvernement est à Bordeaux.


14 décembre.


On dit que l’ennemi est en route en partie sur Bourges, et que de l’autre côté il bombarde Blois. Les Prussiens paraissent vouloir descendre la