Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

même : vous n’êtes plus écrasés par les bombes, vos pauvres enfants vont avoir du pain. On respire en dépit d’une douleur profonde, et on veut la paix, — oui, la paix au prix de notre dernier écu, pourvu que vous échappiez à cette torture ! Quant à moi, il était au-dessus de mes forces de la contempler plus longtemps, et j’avoue qu’en ce moment je suis irritée contre ceux qui reprochent à votre gouvernement d’avoir cédé devant l’horreur de vos souffrances. On réfléchira demain, aujourd’hui on pleure et on aime : arrière ceux qui maudissent !


30 janvier.


À présent nous savons pourquoi Paris a dû subir si brusquement son sort. Encore une fois nous n’avons plus d’armée ! Tandis que celles de l’Ouest et du Nord sont en retraite, celle de l’Est est en déroute. Le malheureux Bourbaki, harcelé, dit-on, par les exigences, les soupçons et les reproches de la dictature de Bordeaux,