personne ne vient de Paris, et il faut agir.
On s’imagine qu’après avoir ainsi tancé la légèreté coupable de son gouvernement, le ministre va lui résister ? Il l’avait annoncé hier, il s’était fixé un délai. Le délai est expiré, et il n’ose ! Il va obéir et s’occuper d’avoir une assemblée vraiment nationale. Pardonnons-lui une heure d’égarement, passons-lui encore cette proclamation illisible, impertinente, énigmatique. Espérons qu’il n’aura pas de candidats officiels, bien qu’il semble nous y préparer. Espérons que, pour la première fois depuis une vingtaine d’années, le suffrage universel sera entièrement libre, et que nous pourrons y voir l’expression de la volonté de la France.
Ce retard du délégué de Paris, qui offense et irrite le délégué de Bordeaux, nous inquiète, nous autres. Paris aurait-il refusé de capituler malgré l’occupation des forts ? Paris croit-il encore que nos armées sont à dix lieues de son enceinte ? On l’a nourri des mensonges du dehors, et c’est là un véritable crime. Nos anxiétés re-