Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

manifesté. Je défais ma malle, et j’apprends une autre nouvelle tout aussi vraie, mais plus jolie. La nuit dernière, trois revenants, toujours trois, sont venus chanter sur le petit pont de planches qui est juste au-dessous de ma fenêtre, et que je distingue très-bien par une éclaircie des arbres ; ils ont même fait entendre, assure-t-on, une très-belle musique. Et moi qui n’ai rien vu, rien entendu ! J’ai dormi comme une brute, au lieu de contempler une scène de sabbat par un si beau clair de lune, et dans un site si bien fait pour attirer les ombres !


7 octobre.


Promenade à Chissac, c’est le domaine de Sigismond, dans un pays charmant. Prés, collines et torrents. La face du mont Barlot, opposée à celle que nous voyons de Boussac, ferme l’horizon. Nous suivons les déchirures d’un petit torrent perdu sous les arbres, et nous faisons une bonne pause sous des noyers couverts de