Aller au contenu

Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Enfant soumis, que Dieu n’a point encore châtié et dont il agrée les prières comme un pur encens, n’enviez point la ferveur et les larmes du pénitent qui frappe de son front les marches du temple. Dieu l’admettra peut-être à partager les trésors de sa miséricorde, mais ses épreuves ne sont pas finies. Avant d’avoir un trône parmi les puissances du ciel, il lui faudra encore ramper long-temps sur une terre d’expiation et de châtiment, où l’éternelle mort le surprendra peut-être dans un jour de lassitude et de doute.

Justice inflexible, souveraine équité ! épargnez le travail aux jeunes courages, ménagez le vent aux plantes délicates ! Faites la vie douce et calme à Sténio : Sténio n’a pas de crime à expier.

Je vous ai parlé jadis un autre langage, ô mon jeune poëte ! J’ai tâché d’assouplir votre sagesse rigide. Je vous ai montré les mérites de Trenmor. Je vous ai enseigné à respecter les grandes infortunes et les grandes