Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/359

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de la mort a fait une croix cette nuit sur la porte.

Lélia, épouvantée, interrogea le bûcheron. Elle apprit la mort de Sténio ; elle essaya d’en douter et d’espérer.

Un groupe de montagnards vint confirmer les paroles du premier. Lélia tomba sans mouvement dans leurs bras ; ils l’emportèrent dans leur cabane.

Magnus, resté seul auprès du cadavre, ne s’était pas aperçu de la désertion des bergers. Il était toujours à genoux, mais il ne priait pas, il ne pensait pas, sa force était brisée. Il ne sentait son existence que par la souffrance aiguë de son front qu’il avait ébranlé et presque fracassé sur le pavé de la cellule du prieur. Cette commotion physique, jointe aux émotions affreuses de son ame, avait achevé de le plonger dans un affaissement qui ressemblait à l’imbécilité.

Peu à peu les douleurs qu’il ressentait au crâne devinrent si violentes qu’il y porta la