Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/360

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main. Un sang livide collait ses cheveux. Il regarda sa main rouge sans comprendre qu’elle était ensanglantée. Seulement cette sensation de chaleur humide et cette odeur de sang produisirent une sorte de contraction dans les muscles de ses doigts, et dilatèrent ses narines comme eût fait l’ivresse du vin ou des sens. L’ame était engourdie, morte peut-être. L’animal chagrin, féroce et avide, qui se cache sous le cilice du moine, se réveillait avec son instinct carnassier et son fauve appétit de plaisir. Il ouvrit des yeux vitreux comme ceux d’un cadavre, et bondit comme si le galvanisme l’eût frappé.

Mais en voyant devant lui cette figure pâle de Sténio, qui dormait du sommeil des anges, il s’arrêta, sourit affreusement à son blanc linceul et à sa couronne de fleurs, et murmura d’une voix émue : — Ô femme ! ô beauté !…

Puis il prit la main du cadavre, et le froid de la mort appaisa son délire et chassa les