Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/60

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énervée ; qu’il se dresse comme un géant dans l’histoire des hommes et la sépare en deux, le règne des sens et le règne des idées ; qu’il anéantisse de son inflexible main toute la puissance animale de l’homme, et qu’il ouvre à son esprit une nouvelle carrière, immense, incompréhensible, éternelle peut-être, si vous croyez en Dieu, ne vous mettrez-vous pas à genoux, et ne direz-vous pas : — Celui-là est le Verbe, qui était avec Dieu au commencement des siècles ? Il est sorti de Dieu, il retourne à lui ; il est à jamais avec lui, assis à sa droite, parce qu’il a racheté les hommes. — Dieu qui du ciel a envoyé Jésus ; Jésus qui était Dieu sur la terre, et l’esprit de Dieu qui était en Jésus et qui remplissait l’espace entre Jésus et Dieu, n’est-ce pas là une trinité, simple, indivisible, nécessaire à l’existence du Christ et à son règne ? Tout homme qui croit et qui prie, tout homme que la foi met en communion avec Dieu, n’offre-t-il pas en lui un reflet de cette trinité mysté-