Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/59

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ses plus belles œuvres et de les méconnaître ? Celui qui, né parmi les hommes, vécut sans faiblesse et sans péché ; celui qui dicta l’Évangile et transforma la morale humaine pour la suite des siècles, ne peut-on pas dire que celui-là est vraiment le fils de Dieu ?

» Dieu nous envoie alternativement des hommes puissans pour le mal et des hommes puissans pour le bien. La suprême volonté qui régit l’univers, quand il lui plaît de faire faire à l’esprit humain un pas immense en avant ou en arrière sur une partie du globe, peut, sans attendre la marche austère des siècles et le travail tardif des causes naturelles, opérer ces brusques transitions par le bras ou la parole d’un homme créé tout exprès.

» Ainsi, que Jésus vienne mettre son pied nu et poudreux sur le diadême d’or des Pharisiens ; qu’il brise la loi ancienne, et annonce aux siècles futurs cette grande loi du spiritualisme nécessaire pour régénérer une race