Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/114

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stoïcisme, pitié, persévérance, douleur, charité, pardon, candeur, audace, mépris de la vie, intelligence, activité, espoir, patience, tout ! — Tout jusqu’aux faiblesses innocentes, jusqu’aux sublimes légèretés de la femme, jusqu’à la mobile insouciance qui est peut-être son plus doux privilége et sa plus puissante séduction.

— Tout hormis l’amour ! Hélas, dit Sténio, il est donc bien vrai ! vous n’avez pas nommé l’amour, Trenmor, vous qui connaissez Lélia, vous n’avez pas nommé l’amour ? Eh bien ! si cela est, vous avez menti : Lélia n’est pas un être complet. C’est un rêve tel que l’homme peut en créer, gracieux, sublime, mais où il manque toujours quelque chose d’inconnu, quelque chose qui n’a pas de nom, et qu’un nuage nous voile toujours, quelque chose qui est au-delà des cieux, quelque chose où nous tendons sans cesse sans l’atteindre ni le deviner jamais, quelque chose de vrai, de parfait et d’immuable ; Dieu peut-être, c’est peut-être Dieu