Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/120

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mor ; heureux ceux qui dorment dans la paix du Seigneur !

— Il faut que l’esprit de l’homme soit bien pauvre, reprit Lélia, et ses plaisirs bien vides ; il faut que les jouissances simples et faciles s’épuisent bien vite pour lui, puisqu’au fond de sa joie et de ses pompes il se retrouve toujours une impression si horrible de tristesse et de terreur. Voici un homme riche et joyeux, un heureux de la terre qui, pour s’étourdir et oublier que ses jours sont comptés, n’imagine rien de mieux que d’exhumer les dépouilles du passé, de couvrir ses hôtes des livrées de la mort, et de faire danser dans son palais les spectres de ses aïeux !

— Ton ame est triste, Lélia, dit Trenmor ; on dirait que seule ici tu crains de ne pas mourir à ton tour.